Comité local de Paris

Appel des appels - 29 mars 2009 - rue Amelot

Nous étions seize ce dimanche au 89 rue Amelot, réunis pour participer à une des premières réunions du comité parisien de l'Appel Des Appels "en construction".

Cette réunion fait suite aux rencontres initiées au cours de la deuxième journée de l'ADA dans le cadre de la formation de comités locaux.

C'est à travers l'adhésion à la charte de l'ADA que s'est organisé ce rendez-vous. Je vais essayer ici de récapituler l'ensemble des interventions et évoquer les axes de discussions. J'invite tout ceux qui ont participé à cette réunion à rectifier ou contre-dire mes conclusions dans des courriers communs.

Tout d'abord, il me faut préciser que cette réunion fut "une" des réunions et qu'elle fait suite à "une" rencontre. Elle ne constitue pas l'unique initiative pour la création de comités locaux de l'ADA et n'avait pas vocation à le faire. Ce fut là le premier des sujets abordés à travers une présentation de la réunion et de son origine.

Certaines des personnes présentes n'ayant pas assisté aux journées de l'ADA, et informés de la rencontre par mail, ont justement interrogé l'assemblée sur la provenance de cette rencontre, ses buts, sa légitimité à représenter l'ADA, l'existence d'autres rendez vous parisiens inspirés par l'ADA et, ouvrant les discussions, le débat s'est ouvert sur les modalités de coexistence de ces différentes rencontres, de ces multiples désirs.

Deux d'entre nous se sont exprimés sur la question en reprenant l'historique de ce rendez vous. Jean-Marc Capellero et moi même, qui étions présents lors de la première prise de contact et la décision d'un rendez vous, avons réaffirmé que c'est la charte de l'ADA qui a motivé cette rencontre qui avait pour but de créer un comité local parisien de l'ADA.

Il a été évoqué l'intervention d'Aline Pailler lors de la deuxième journée de l'ADA, mais plus particulièrement l'accueil de son intervention par la tribune et / ou une partie de l'assistance. Il s'est exprimé, ce dimanche, l'inquiétude de voir l'ADA entamer un cloisonnement du mouvement, de voir à travers la censure dont Aline Pailler ferait l'objet les premiers signes d'un repli du mouvement. Il a été mentionné également avec regret, la présence manifeste d'égos forts qui ont ponctués, semble-t-il, les échanges récents.

Il en est ressorti qu'au titre du premier engagement de la charte de l'ADA - "faire le lien entre toutes les réflexions, les initiatives et les mobilisations dans l'esprit de notre appel et les amplifier"- il était nécessaire de favoriser la diversité et la multiplication des initiatives mais aussi de s'accorder, de s'en donner le temps, de trouver un rythme et un équilibre. S'accorder sur un texte constitue très clairement un point de départ, et la charte de l'ADA n'a pas encore fait l'unanimité. Il m'a semblé (ce point de vue est personnel) que l'objection concernait plus la formulation du texte que sa substance. Nous nous sommes interrogés sur les modalités de rédaction de cette charte et sur sa perfectibilité. Il a été émis l'idée d'ouvrir un débat sur les mots de la charte... le débat semble déjà ouvert.

Après ces éclaircissements nous avons fait un tour de table pour nous présenter les uns aux autres. Nous avons ensuite orienté les discussions en invitant chacun à s'exprimer sur ses attentes, ses désirs, ses idées.

Beaucoup d'interventions en assez peu de temps ont fait apparaître certains thèmes communs.

-Il a été constaté, comme un relais de ce qui s'est dit aux journées de l'ADA, la casse générale des métiers et du lien social et l'isolement qu'elle provoque.

- Il a été plusieurs fois mentionné la nécessité de faire converger non seulement les luttes mais aussi les univers: d'ouvrir les sphères les unes aux autres non pas pour augmenter une "masse" mais plutôt pour, au cours de cette démarche trouver une dynamique nouvelle et endiguer les cloisonnements sociaux-professionels que la politique actuelle favorise.

Nous avons nommé certains des outils à notre disposition.

-La culture apparait fondamentale et sa promotion partout et toujours comme une des action à mener. À cet effet nous pensons que l'utilisation de médiums pédagogiques (cinema, documentaire, cours, rencontre, débats...) pourrait instituer une forme d'éducation populaire. À ce sujet certains participants ont nuancé en substituant la "pédagogie" au "partage". Il a précisément été situé le lieu privilégié de cette initiative - les banlieues, la province - et son destinataire - la jeunesse.

- Les outils web semblent être aussi un espace à investir et surtout un moyen idéal d'amplifier et de faciliter la communication. Il a été émis cependant beaucoup de réserves quant à leur absolue efficacité, l'amplification et la facilité n'augmentant pas nécessairement la qualité de la communication. Nous avons donc envisagé de créer dés que possible une structure web (blog, forum...) qui accueillerait les discussions des comités, servirait de plateforme pour le ou les comités locaux parisiens. On nous a fait part également de l'atout démocratique que constitue un document wiki.

-Nous avons exprimé la nécessité de produire du texte et d'entamer une réflexion théorique de grande envergure.

-Nous sommes interrogés sur les moyens de susciter un débat fondamental sur la société, sur son sens et certains d'entre nous ont témoigné de la difficulté de faire adhérer les plus jeunes et les plus défavorisés à un questionnement de cet ordre.

-Nous avons rappelé qu'existent une multitude de groupes, d'initiatives, ou d'actions (cahiers de doléances, taxe Tobin, magasin gratuits...) susceptible de nourrir l'action de l'ADA.


En conclusion, j'ai noté que, convergences, vigilance, nouveauté, communication avaient été les termes les plus souvent employés. Les échanges ont fait surgir un thème central, la démocratie et ses voies de restauration (démocratisation du savoir, approfondissement des luttes, élargissement des revendications...) Nous étions réunis manifestement pour participer à l'élaboration d'un projet de société à travers l'ouverture d'un débat de fond. Un débat qui pourrait s'alimenter de travaux d'écriture communs, un Projet qui réclamerait la participation des cités, des écoles, des champs, de la rue. Il est apparu essentiel de dépasser le cadre de nos habitudes, de nos fréquentation, de nos professions, de nos égos, et de nos lieux de vie pour se ré-approprier l'espace public.

Concernant la formation d'un comité parisien de l'ADA, j'imagine que l'initiative s'inscrira dans un processus d'harmonisation qui suppose des ajustements concertés en vue de faire surgir ce qui nous réunit et de passer à l'action. Il faut prévoir le grand nombre de participants à ces comités, et donc des modalités et des lieux de rencontre et d'échanges adaptés, innovants. C'est à cet égard que j'ai précisé: le comité parisien de l'Appel Des Appels "en construction". Je vous rappelle le rendez vous pris le 30-03 devant la mairie du onzième, entre 18H et 18H 30.

En espérant que le mail sera bien transmis, sa lecture agréable, je vous souhaite une bonne journée.


Francis Lamodière