Communiqué de presse des Ateliers Claude Chassagny

Communiqué de presse du 3 décembre 2011.

L’intersyndicale des Orthophonistes reçue par X. Bertrand lundi ?

Orthophoniste… C’est un métier ?

Depuis deux ans les orthophonistes travaillent à la réforme de leurs études, réforme obligatoire pour tous les auxiliaires médicaux afin d’entrer dans le cursus universitaire Licence-Master-Doctorat (accords de Bologne). Le 28 octobre, Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, respectivement ministres de la santé et de l’enseignement supérieur, ont adressé aux représentants de la profession une lettre, publiée sur le site du ministère de la santé, annonçant leur décision d’une « reconnaissance » à 2 vitesses de la formation : master 1 « formation généraliste en orthophonie », master 2 pour "une nouvelle profession d'orthophoniste praticien".

Seul un parfait mépris du métier d’orthophoniste peut expliquer ce « cadrage » qui hiérarchise les troubles du langage, morcelle les patients, divise les praticiens. Le titre du communiqué de presse accompagnant cette lettre est un amalgame en lui seul alarmant, puisque les ministres désignent au singulier « La formation d’orthophoniste et de masseur-kinésithérapeute reconnue en Master », considérant probablement que les orthophonistes font de la gymnastique rééducative circonscrite à la bouche et organes limitrophes ? La représentation que les ministres ont des pathologies du langage atteint un niveau d’absurdité confondant : « Nous vous invitons à immédiatement engager les travaux permettant de […] déterminer le contenu d'une année de formation universitaire complémentaire de niveau master 2, destinée à répondre aux besoins de rééducation très spécifiques de certains patients, permettant ainsi de jeter les bases d'une nouvelle profession d'orthophoniste praticien. Des axes sont d'ores et déjà dessinés en neurologie (personnes victimes d'accidents vasculaires cérébraux, prise en charge des patients atteints de la maladie d'Alzheimer, voire de la maladie de Parkinson, rééducation des aphasies, des surdités de l'enfant, des troubles de la déglutition) ou en ORL (problèmes de voix, personnes laryngectomisées). » Sic ! Les patients moins « spécifiques » devront se contenter des compétences d’un orthophoniste moins formé…. Force est de reconnaître, à la décharge de nos gouvernants, que cette vision mécanique du langage est très répandue, y compris chez certains représentants de la profession.

Les Ateliers Claude Chassagny, association de formation et de recherche sur le langage, se saisissent de cet incroyable non-sens pour faire entendre la voix de l'orthophonie, métier formidable et méconnu.

Parce que le langage est le centre de la vie humaine, une personne qui souffre au niveau du langage, quel que soit son symptôme particulier, en ressent les difficultés dans l’ensemble de sa vie, dans la construction et la perception de son identité, dans son rapport aux autres et au monde. La complexité et la difficulté d'une prise en charge orthophonique ne dépendent pas du symptôme présenté. Comment alors oser prétendre qu'une spécialisation est requise pour les pathologies neurologiques et ORL, (c’est-à-8, chemin des Pradettes. 31100 TOULOUSE • 06 26 82 46 43 • AtelierChassagny@aol.com • www.acchassagny.org Association Loi 1901 • Code APE 913E • N° SIRET 479 960 593 00024 • Organisme de formation N° 73 31 05760 31

Par Roland Gori, à lire dans Libération