Emission "Ce soir ou jamais" - thème : l'obsolescence programmée

A consulter aussi ici.


Tout est-il devenu jetable ? Les objets de consommation, les travailleurs, l’amour, le conjoint, la famille et même son propre corps ?



Seront notamment présents sur le plateau :


François de Closets
Journaliste et écrivain

Après avoir fait ses débuts à l’AFP, François de Closets a été journaliste scientifique à la télévision où il a produit des émissions sur la science ou l’économie. Il a également collaboré à de nombreux journaux, notamment au Nouvel Observateur, à l’Evénement du jeudi et l’Express. Il est l’auteur de nombreux essais comme "Le bonheur en plus", "La grande Manip", ou "Le compte à rebours", sur le corporatisme, l’éducation, la crise ou encore le fossé qui, selon lui, se creuse entre les élites et le peuple. Dans "Le monde était à nous" (Fayard), son dernier livre, il revient sur ce qui a fait de sa vie une existence comblée, de son enfance à sa carrière à la télévision, en passant par les grands événements qui ont marqué le monde contemporain.


Roland Gori
Psychanalyste

Roland Gori est psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique à l’université d’Aix Marseille. Il a été en 2009 l’initiateur de "L’appel des appel" qui invitait les professionnels du soin, de la justice, de l'enseignement ou de la culture à s'opposer aux logiques de normalisations et d'évaluation systématique des pratiques de chacun. Il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels « De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? Démocratie et subjectivité » (2010),  « La santé totalitaire. Essai sur la médicalisation de l’existence » (2005) et « La folie évaluation » (2011). Dans son dernier livre « La Fabrique des Imposteurs », il explique pourquoi notre société de normes, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. 
"Il y a toujours eu de la fraude, de la triche, mais aujourd'hui l'imposture se dilue dans le champ social en réponse à la pression sans cesse accrue des normes. L'imposture est la sœur siamoise du conformisme généralisé. Vouloir imposer des normes, un «mode d'emploi» dans les manières de vivre, c'est très violent. On le vérifie avec l'évaluation des pratiques professionnelles et des savoirs."
"L'horizon d'une société de la norme, c'est de réduire l'humain à une fonction, comme un robot. On assiste à une montée de l'intolérance face à des sujets suspectés de «troubles du comportement», on diagnostique de plus en plus de déprimés, d'hyperactifs."


Clémentine Autain
Porte parole de la « Fédération pour une alternative sociale et écologique »

Clémentine Autain dirige le mensuel Regards. Militante depuis près de quinze ans, elle a été entre 2001 et 2007, élue apparentée communiste du 17e arrondissement de Paris. Elle est aujourd’hui membre de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (proche du Parti de Gauche). Clémentine Autain est l’auteur de plusieurs ouvrage dont « des machos expliqués à mon frère (2008) », ou encore "Transformer, à Gauche", en 2009. Elle a dirigé l’ouvrage collectif « Post capitalisme, imaginer l’après » paru en 2009.  En 2012, elle a publié « Le retour au peuple. De la classe ouvrière au précariat », une enquête sur les classes précaires et leur évolution dans la société contemporaine, où la détérioration des conditions de travail est devenue générale.

Benoit Hamon
Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire et à la consommation

Benoît Hamon est le ministre délégué à l'économie sociale et solidaire et à la consommation. Il fut le fondateur et président du Mouvement des jeunes socialistes de 1993 à 1995. Ancien député européen, il est nommé en 2005 Secrétaire national du PS, chargé du projet européen, mais démissionne en 2007 après la décision prise par le bureau national du PS de soutenir le traité de Lisbonne. De 2008 à 2012, il devient porte-parole du Parti socialiste et il est nommé ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire auprès de Pierre Moscovici, avant de devenir ministre délégué à l’économie sociale et solidaire et à la consommation. Actuellement, il porte et défend le projet de loi sur la consommation qui sera présenté le 2 mai prochain, et qui vise à "apporter une réponse au manque d’effectivité du droit des consommateurs, en matière d’information, de droit contractuel, ou de voies de recours", avec notamment la possibilité pour un grand nombre de consommateurs de porter une action commune en réparation devant les tribunaux.


Alexandre Delaigue
Economiste

Alexandre Delaigue est essayiste, normalien, professeur d’économie aux Ecoles spéciales militaires Saint-Cyr Coëtquidan, après l’avoir été au Conservatoire national des arts et métiers. Fondateur et animateur du blog econoclaste, sous-titré « L’économie pour les nuls et les autres », il a publié, avec Stéphane Ménia, « Sexe, drogue… et économie, Pas de sujet tabou pour les économistes ! » (Pearson, 2008), puis « Nos phobies économiques, ces peurs que l’économiste guérit mieux que le psy » (Pearson, 2010). Dans ses différents essais et articles, il a affirmé que « la fabrication de produits fragiles par les industriels [était] un mythe », tout en estimant qu’il était vain de vouloir relancer l’industrie dans nos pays occidentaux alors que c’est désormais la demande de services qui explose. Selon lui, d’une part, les produits contemporains sont de fait souvent plus solides que ceux du passé, contrairement à ce que les décroissants affirment ; d’autre part, la solidité ne serait désormais plus qu’une valeur parmi d’autres (esthétique, légèreté…). Dans tous les cas, une entreprise qui programmerait l’obsolescence de ses produits prendrait un risque évident : celui de déprécier l’estime des consommateurs à l’égard de sa ou ses marque(s), ce qu’aucun industriel capitaliste raisonnable n’oserait risquer à notre époque. 


Laurent Alexandre
Chirurgien, urologue et neurobiologiste

Laurent Alexandre est urologue et neurobiologiste. Il a fondé avec Claude Malhuret, Doctissimo, un site Web d’information sur la santé et le bien-être. Aujourd’hui, il dirige DNAVision, une société qui propose le décodage personnalisé du génome afin de mieux tracer les maladies potentielles des patients. Dans son essai « La mort de la mort » (JC Lattès, 2011), il explique qu’« il est probable que l’espérance de vie doublera au cours du XXIe siècle » grâce à la convergence des nanotechnologies, de la biologie, de l’informatique et de la cognitique. Selon lui, ce processus devrait connaître une accélération foudroyante susceptible de remettre en cause tous les fondements de l’humanisme.


Karine Berger
Economiste

Karine Berger est économiste et depuis juin 2012, députée socialiste de la 1ère circonscription des Hautes-Alpes, ainsi que membre de la Commission des Finances à l’Assemblée Nationale. Ancienne élève de l’Ecole Polytechnique, elle a débuté sa carrière au Ministère des Finances, où elle était en charge des analyses conjoncturelles. En 2008, elle a rejoint le secteur privé et l’entreprise Hermès SFAC, dans laquelle elle dirigeait les études économiques. En 2011, elle publiait avec Valérie Rabault, « Les Trente Glorieuses sont devant nous », un essai qui dénonçait le pessimisme ambiant et défendait les qualités du modèle économique français. Récemment, elle écrivait sur son blog : « Je suis épuisée par la théorie dite du « choc de compétitivité » nécessaire à la France. Il s’avère être le point « bling bling » de la politique économique ».
 

Viviane Kovess-Masfety
Psychiatre et épidémiologiste

Viviane Kovess-Masfety est psychiatre, directrice du département d’épidémiologie de l’école des hautes études en santé publique (EHESP), et elle est également à la tête de l’unité de recherche « Epidémiologie et politiques de santé » à l’université Paris Descartes.  En 2008, elle a publié « N’importe qui peut-il péter un câble? »sur les facteurs de risque de la santé mentale. En tant que psychiatre, elle dit constater l’émergence de ces nouvelles maladies et qu’il faut bien les classifier.

Par Roland Gori, à lire dans Libération