Elles auront lieu les vendredi 23 novembre et samedi 24 novembre 2018 Au CIARUS à Strasbourg
Avec
Céline Andrejewski, Brigitte Brunel et Isabelle Canil (ACC), Pierre Ebtinger, Laurence Fourtouill et Françoise Guihard (FNAREN), Lydie Morel, Maurice Sachot, Jean-Christophe Weber,
et Roland Gori.
Ces dernières années, la FOF, à travers ses engagements syndicaux, résiste à des dérives ou des injonctions, qu’elles émanent de l'État, de la société, des sciences ou des institutions sociétales.
Tout au long des textes qui témoignent de son positionnement, la FOF affirme que le langage n’est pas une somme de compétences à maîtriser. Les troubles du langage sont à considérer comme faisant partie d’une personne dont le langage est resté en souffrance et qui ont un sens dans sa construction subjective, forcément singulière. La FOF s’oppose ainsi à la standardisation des prises en charge de ces troubles.
La FOF résiste de ce fait contre l’hégémonie des neurosciences et veille à la liberté théorique et clinique des thérapeutes. Elle s’oppose aux injonctions de bilans chiffrés émanant des MDPH ou des médecins scolaires dans le cadre de dossiers pour des demandes compensatoires.
La FOF résiste aux injonctions de transparence totale dans le partenariat avec différentes institutions en rappelant les critères du secret professionnel qui protège toujours le patient. Enfin, la FOF résiste face à l’Etat qui se désengage de la santé publique et se bat en tant que syndicat pour maintenir un accès à des soins orthophoniques à l’hôpital public ainsi que dans les institutions sur tout le territoire.
Ce sont nos positionnements théoriques et cliniques qui nous lient à nos patients et engendrent ces résistances face aux injonctions extérieures. Et à travers ces actes de résistances, la FOF, en tant que syndicat, prend pleinement sa place dans la vie de la cité.
Et si les patients que nous rencontrons résistaient, eux aussi, à leur manière ? A travers leurs troubles du langage, ils n’entrent pas dans la norme, dans le code, dans la communication. Ils résistent aux attentes de leurs parents, de l’autre, de l’école, de la société. Ils jouent leur place, leur relation à l’autre, se positionnent en tant que sujets à travers leurs résistances. L’orthophoniste accueille alors ces troubles et va tenter de pacifier leur relation au langage. L’orthophoniste se trouve donc dans une position de passeur entre le patient et les normes sociales du langage que les résistances du patient mettent en échec à travers les troubles.
Comment ne pas voir dans nos résistances syndicales et professionnelles, une résonance avec les résistances de nos patients ? La thérapie en orthophonie est là pour pacifier leur rapport au langage, pour les aider à mieux supporter les demandes autour du langage et l’entrée dans
le langage partagé. Et s’il était de notre responsabilité de résister avec eux, dans une alliance thérapeutique, pour que ce qu’ils manifestent par leurs symptômes soit entendu et reconnu ? Comment ne pas être dans une imposture du lien thérapeutique si nous cautionnons les injonctions extérieures et les ingérences sur nos façons de travailler ?