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Texte collectif
Nous portons à votre attention notre étonnement quant à l’engagement d’une députée LaREM en faveur d’un groupe de pression réclamant que soient exclus des tribunaux, des hôpitaux et des universités la totalité des psychiatres et des psychologues se référant à la psychanalyse.
Nous avons en effet été stupéfaits de constater que Mme Martine Wonner, députée de la 4e circonscription du Bas-Rhin, membre de la commission des Affaires sociales, a apporté son soutien à une tribune stigmatisant des citoyens, professionnels du soin, enseignants, chercheurs, tous acteurs engagés de la vie sociale ; une pétition loin de ce que les citoyens doivent pouvoir attendre de leurs représentants chargés de faire évoluer et de moderniser dans la sérénité les lois qui régissent leur pays. Soucieux de voir garantie la qualité des débats qui présideront à l’amélioration du fonctionnement de nos tribunaux, de nos hôpitaux et de nos universités, nous nous tournons vers vous pour vous demander de nous rassurer quant aux options que retiendra à l’avenir le groupe parlementaire que vous présidez et vous prier instamment de veiller à en écarter tous les porteurs de discours de haine et d’exclusion, comme les colporteurs de ragots et de discours archaïques d’un temps qu’on pouvait croire révolu. Nous souhaitons d’autant plus vous entendre prendre clairement parti pour l’échange intelligent, serein, objectivement et scientifiquement documenté et démocratiquement mené, que, manquant à ce même devoir, le ministre de l’Éducation nationale a installé un Conseil scientifique de l’éducation nationale duquel les représentants de plusieurs spécialités (dont les sciences humaines non numériques) ont été exclus sans explication ni justification scientifique.
Votre groupe parlementaire ne devrait-il pas s’inscrire dans une démarche plus démocratique que ne le sont ce genre d’initiatives si peu respectueuses des intérêts sanitaires nationaux ? Ne conviendrait-il pas d’en informer nos concitoyens ? Mme Martine Wonner peut-elle légitimement conserver ses fonctions de vice-présidente des groupes d’études de la « Lutte contre les addictions » et de la « Pauvreté, précarité et sans-abri » – tous deux fléaux relevant d’approches soignantes multiples – alors qu’elle se montre publiquement juge et partie ? C’est dans l’attente de vos réponses que nous nous engageons dès à présent à transmettre celles-ci aux membres des associations que nous représentons, comme aux 32 000 citoyens qui ont signé en un mois la pétition s’indignant de celle que Mme Wonner a soutenue.
Par Roland Gori, à lire dans Libération
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