Mercredi 9 janvier 2013 : "La dignité de penser", rencontre avec Roland Gori

Mercredi 09 janvier 2013

18h-20h

 

 

Centre Sèvres Faculté jésuite de Paris

35 bis rue de Sèvres - 75006 PARIS


 

 

Rencontre avec un auteur

Roland Gori

La dignité de penser

ed. Les liens qui libèrent

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Roland Gori est tout d’abord psychanalyste et professeur de psychopathologie clinique. Mais c’est également un citoyen engagé et un écrivain. S’alarmant de la prépondérance de la seule rationalité économique dans l’espace public, il lance en 2009  l’Appel des Appels, mouvement « d’insurrection des consciences » qui invite à « remettre l’humain au cœur de la société » et à « s’opposer à la destruction des valeurs de solidarité humaine de liberté intellectuelle et de justice sociale ». Il est auteur ou co-auteur de nombreux ouvrages. Pour n’en citer que quelques-uns : « L’appel des appels », « La folie évaluation », le manifeste pour une « Politique des métiers », « De quoi la psychanalyse est-elle le nom  – Démocratie et subjectivité », « L’empire des coachs », « La logique des passions », …


Dans « La dignité de penser », son dernier ouvrage, Roland Gori s’attache à démontrer à quel point les valeurs du marché « colonisent »  les esprits et la société dans son ensemble. Il s’agit, selon l'auteur, non plus d’une simple prépondérance de l’économique, mais d’une véritable « mise sous tutelle  totalitaire » qui est en train de se produire au nom d’une idéologie : celle de « la raison économique comme seule manière de penser le monde, la nature, l’humain ». Combinant une approche critique et un regard clinique, un amour du langage et un sens féroce de la formule, l’auteur déploie une analyse qui agit sur nous comme un puissant révélateur. Dévaluation de la parole et de l’expérience au profit de l’information technique qui réduit le réel, dévalorisation des métiers au profit des « experts », quantophrénie et folie évaluative, normalisation à outrance et contrôle social, tels sont les phénomènes que nous vivons parfois presqu’à notre insu.


Tout n’est pas perdu mais il y a urgence. Urgence en premier lieu de renouer avec la parole qui fabrique la subjectivité humaine et permet la pensée. Car c’est là la thèse centrale de l’ouvrage : « la dignité provient de la pensée, de la capacité à penser ». Et la dignité s’explique par « le vieil impératif moral rappelé par Kant : la chose a un prix, l’homme a une dignité. La personne humaine ne doit jamais être traitée seulement comme moyen, mais doit être reconnue comme une fin en soi ».


La pensée de Roland Gori a de quoi nous intriguer et nous interpeller. Les thèmes qu’il évoque font étrangement écho à ce que les praticiens observent dans les entreprises et à certains travaux récents en sciences humaines  dans ce domaine. D’où parle Roland Gori ? Comment se situe-il par rapport aux différentes disciplines des sciences humaines ? Comment se fait-il que ses travaux aient une telle pertinence dans un monde qu’il ne connait guère : celui des organisations et des entreprises ? Quelles sont les issues possibles ?


Notre rencontre avec Roland Gori nous permettra d’échanger avec cet auteur et humaniste pour comprendre plus finement à la fois sa pensée, riche et complexe, mais aussi la position particulière qui est la sienne. Ce sera aussi l’occasion de réfléchir collectivement aux moyens de « résistance » et aux voies qui peuvent être les nôtres  pour que la vie (en entreprise) « ne réponde pas  simplement à un principe d’utilité ».

 

 

Animation : Claire Perrier, consultante



Entrée : Gratuite pour les membres de l'APSE, les étudiants, les personnes en recherche d'emploi. 20 € pour les non membres. Merci de nous informer en cas de désinscription par mail à contact@sociologie-professionnels.com

Par Roland Gori, à lire dans Libération