Visio-conférence de Roland Gori

RENCONTRES et DÉBATS AUTREMENT organise

VISIO-CONFÉRENCE-DÉBAT Vendredi 19 juin, 18H

avec Roland GORI  à  propos de son dernier livre :

ET SI L’EFFONDREMENT AVAIT DÉJÀ EU LIEU

LLL Les Liens qui Libèrent, paru le 3 juin 2020

 

Vous pouvez revoir la conférence en cliquant ici

 

 

INSCRIPTION : http://rencontres-et-debats-autrement.org/index.php?page=contact-inscription

 

Roland Gori est psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à Aix-Marseille-Université et Président de l’Association Appel des Appels. Il a publié une vingtaine d’ouvrages dont les derniers parus : La nudité du pouvoir_Comprendre le moment Macron, La Dignité de penser, L’Individu Ingouvernable, Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?, Un Monde sans Esprit et La Fabrique des imposteurs.

http://rencontres-et-debats-autrement.org/index.php?page=roland-gori

 

A PROPOS DU LIVRE

Les croyances, les catégories de jugement et les manières de penser le monde et l’humain qui ont fondé et inspiré les sociétés thermo-industrielles se sont effondrées. Nous sommes pris sous les décombres de cet effondrement. Comme en attestent nos malheurs actuels, – pandémie, crise climatique, crises sociale et psychique -, symptôme de notre impréparation culturelle, sociale et civilisationnelle. Notre sol s’est dérobé, nos fondations s’effondrent, comment alors penser l’avenir ?

Convoquant la psychanalyse et les philosophes de l’histoire – Walter Benjamin, Hannah Ahrendt – La Banalité du Mal –  Johann Chapoutot - Roland GORI met en garde contre la pensée technocrate et une vison mécaniste et accumulative de l’histoire, tout en rappelant que le présent ouvre  d’infinies possibilités de renouvellement.

« Aujourd’hui une « âme numérique » agite les corps … pour mieux la broyer à l’aune de l’utilité. Dans ce grand naufrage de notre civilisation humaine...la crise écologique reflète en miroir la déshumanisation » (p. 259)

 

Extrait d’un texte de ROLAND GORI

22 mai 2020

 

« Cet ouvrage (1) a été terminé au moment où l’épidémie de coronavirus s’installait en France, produisant une grande inquiétude dans la population au risque de désorganiser l’économie et de précipiter une crise sociale et politique. Une fois encore dans l’histoire humaine le « sol » semble se dérober sous nos pieds et donne raison aux partisans de la collapsologie et autres prophètes de l’Apocalypse. L’état d’impréparation de nos gouvernements a mis en évidence le poids et la faillite des Agences diverses et variées de la bureaucratie néolibérale. Les politiques néolibérales qui avaient mis à mal les services publics par les dogmes affirmés de la mondialisation, les figures anthropologiques d’un homme économique, les priorités de la lutte pour la compétitivité, les exigences d’austérité… se dévoilent aujourd’hui dans leurs impostures. Libérés des tutelles gestionnaires, les soignants que la communication gouvernementale a voulu faire passer pour des « héros », après les avoir matraqués lors de leurs manifestations pour la sauvegarde de l’hôpital, ont magnifiquement exercé leurs métiers.... A partir de cette crise sanitaire et sociale ce qui paraissait impossible hier encore, en matière de protection des humains, pourrait se mettre en place. La catastrophe l’exige, l’opinion y consent. Nous pourrions espérer qu’à la panique de la pandémie et de ses conséquences sociales succède la sagesse des effets des deuils et de la perte. C’est ce à quoi invite cet ouvrage face à la faillite d’un productivisme débridé et mondialisé illuminé des lueurs d’un astre mort, celui des illusions et des croyances du XIXe siècle que nous avons reçues en héritage.
C’est la thèse de l’ouvrage : nos craintes d’effondrement sont à prendre au sérieux, moins comme catastrophes à venir, qu’en tant que symptômes d’un événement qui a déjà eu lieu. Nos malheurs actuels, - pandémies, crises climatiques, crises sociales et économiques, crises politiques et culturelles -, ne sont que les symptômes de cet effondrement qui a déjà eu lieu dans l’ordre symbolique, celui des catégories de jugement et des manières de penser le monde et l’humain inspirées des principes fondateurs de nos sociétés industrielles. Ces catastrophes surgissant dans notre actualité, probables dans notre futur ne sont et ne seront désastreuses que du fait de notre impréparation à les accueillir et à les traiter. Cette impréparation provient d’une culture de la modernité prise par la discordance des temps, fixée au piquet de l’instant, oublieuse du passé et déjà prisonnière d’une conception du futur placée sous le signe des progrès techniques.…… »

 
 

Par Roland Gori, à lire dans Libération