Ou comment le bébé-joueur s’engage vers le chemin du savoir

 

Avec Sophie Marinopoulos, psychologue clinicienne de l’Hôpital Mère-Enfants du CHU de Nantes, Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite des Universités et Richard Martin, directeur du Théâtre Toursky.

Face à la conception théorique et rationnelle de l’existence qu’incarne Socrate pour Nietzsche, la musique, la danse, les premiers tragiques comme Eschyle, ou encore les jeux de l’enfant affirment les forces de l’être et expriment les forces de vie.

 

 

A lire dans le journal "L'Humanité".

Dans toute la société, au sein de la famille, entre les générations, dans les écoles, dans les lieux publics, entre amis, la vive émotion, la tristesse et la colère laissent place aux discussions. Partout on cherche à comprendre, à exprimer sa solidarité et à combattre ces crimes odieux. Sophie Wahnich Historienne,
directrice de recherches au CNRS, équipe Transformations radicales des mondes contemporains Roland Gori Psychanalyste clinicien, animateur 
de l’Appel 
des appels Arno Bertina Écrivain Marie-Jean Sauret Psychanaliste Université Toulouse-III et Roberto Ferrucci Écrivain italien

Pouvons-nous trouver un havre en forme de silence ? Une échappée belle dans une clairière ? Alors nous pourrions nous empresser de déplier des chaises longues et nous laisserions s’envoler les cerfs-volants au-dessus des
arbres à moins que nous nous décidions à courir derrière eux, à quelque distance. Mais il ne faut pas s’y tromper, la nuit nous précède toujours, ce n’est pas un songe mais plutôt une épaisse noirceur, comme une connivence avec les abîmes. Si nous sommes au bord des précipices, nous parvenons encore à les dompter, mais pour combien de temps ? « L’homme n’a point de port » écrivit Lamartine. Il passe comme le temps qui s’écoule à la manière d’une rivière aux accents inconnus.

Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».

 

Par Roland Gori, à lire dans Libération