Nous rencontrons Roland Gori pour son dernier livre, La Fabrique de nos servitudes ( ed.Les Liens qui Libèrent). Ainsi on comprend qu'au delà du cadre de contraintes économiques et technologique qui nous enserre nous sommes imprégnés d'une culture qui nous amène à participer à ce système qui nous instrumentalise. Et cette culture passe par l'urbanisme, par le langage, l'éducation, l'information etc. Prenant divers exemples telle l'éducation à la Blanquer, basée exclusivement sur les neurosciences Roland Gori montre en quoi nous avons tort d'écarter le sensible, l'art, du "sacré", de l'essentiel de nos vies. Certes nous ne sommes pas pour autant dans une dictature à l'ancienne, mais telle les éléphanteaux guidés à coup de trompe sur un chemin, exclusivement utilitaire, ce qu'on appelle aujourd'hui le "nudging". On nous pousse ainsi à consommer en ayant l'impression d'avoir le choix au sein d'une économie « désencastrée » de la globalités des relations et des besoins fondamentaux des sociétés. Il fut un temps où la valeur d'un bien échangé ne passait pas par des évaluations monétaires mais par des négociations dont le but était une quête de satisfaction mutuelle. Aujourd'hui la concurrence nous pousse à prendre le meilleur marché mais pas la meilleure qualité, comme disait Paul Valéry. Et nous fait croire que cela est naturel, à la manière de Spencer qui a transposer la loi de la jungle sur l’économie quitte à s'appuyer sur nos identités individuelles. Mais ni l'identité ni l'individu ne sont les derniers mots de l'histoire nous rappelle notre interlocuteur qui recourt également à la biologie. L'alternative consiste, sans renier les besoins économiques, à ré-ouvrir la porte au sensible, à travers l'art, la danse, la créolisation de nos rapports tels qu'énoncée par un Edouard Glissant, un art vécu plus que consommé, qui passe par un conscientisation du vivant...

 

Le 12 mars au cinéma Les Trois Luxembourg, à Paris.

Aujourd'hui nous vivons dans un monde où la logique de rentabilité s'applique à tous les domaines. Les lieux dédiés aux métiers du soin, du social, de l'éducation… sont gérés par des managers ou des experts pour qui seul comptent les chiffres, niant les besoins humains. Le psychanalyste Roland Gori se bat depuis des années contre le délitement de notre société. Ce film est un portrait de sa pensée, de son engagement.

Samedi 5 mars à 11h à La Machine à Musique - Lignerolles
 
 
Après La fabrique des imposteurs et Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ? (éditions Les liens qui libèrent), Roland Gori nous invite dans ce nouvel essai à changer nos habitudes, à concevoir de nouvelles croyances et de nouvelles utopies, afin d’éviter le contrôle de la société d’information.

Roland Gori est psychanalyste et professeur honoraire  de psychopathologie clinique  à l’université Aix-Marseille. Il est le fondateur et président du mouvement social l’Appel des appels.

La rencontre sera animée par Christian Mallaurie.
 

                                                         

Servitudes

Dans nos sociétés de contrôle, l’information est le moyen privilégié de surveiller, de normaliser et de donner des ordres. Les informations, molécules de la vie sociale, deviennent les sujets de l’existence, les vé-ritables cibles des pouvoirs politiques et économiques. Avec le langage numérique, les subjectivités se trouvent enserrées dans un filet de normes de plus en plus denses et contraignantes. Les idéologies scientifiques viennent souvent légitimer ce « naturalisme économique » transformant le citoyen en sujet neuro-économique et son éducation en fuselage de ses compétences en vue des compétitions à venir.

Tschann Libraire
a le palisir de vous inviter à rencontrer
Roland Gori
pour son livre
La fabrique de nos Servitudes
éd LLL
etClotilde Leguil
pour son livre
Céder n'est pas consentir
éd PUF

Par Roland Gori, à lire dans Libération